« Elles…. Dans la résistance »

 

En Haute-Vienne, comme partout en France, des femmes ont résisté à leur façon, sans doute de manière moins spectaculaire et plus diffuse que celle des hommes, mais néanmoins déterminante.

 

Tout comme les hommes, les raisons de leur engagement personnel sont diverses :

  • Refus de l’armistice,
  • Rejet des idéologies fascistes,
  • Volonté de « faire quelque chose ».

Toutes poursuivent les mêmes buts : lutter contre la politique du régime de Pétain, chasser l’occupant et libérer le pays.

 

Ce sont surtout les femmes qui tapaient et ronéotaient les tracts et les journaux clandestins. Les femmes, secrétaires, dactylos ou encore employées dans les administrations et les entreprises, utilisaient leurs compétences sur leur lieu de travail. Ce sont aussi elles qui assuraient la distribution de ces tracts et journaux clandestins.

 

C’est le cas, entre beaucoup d’autres de Denise Decossas, dont l’appartement rue de la Mauvendière à Limoges, abrita un temps l’imprimerie clandestine du journal Valmy, dont le 1er numéro parut en septembre 1943.

 

Les employées PTT quant à elles, pouvaient transmettre des informations et acheminer des courriers. Parmi eux, Germaine Della Giacomo, postière à Limoges et arrêtée le 23 mars 1944, puis déportée à Ravensbrück.

 

Thérèse Menot est embauchée au service de la comptabilité à l’usine Gnome & Rhône, alors sous contrôle allemand, qui réparait et fabriquait des moteurs d’avions. Elle s’occupait de la paie du personnel et pouvait circuler dans toute l’usine puisqu’elle appartenait aux services administratifs. Elle en profitait pour distribuer des tracts et journaux clandestins, dont le journal syndical La Vie Ouvrière. Travaillant dans un bureau, elle avait accès à une denrée rare ; le papier, qu’elle récupérait pour fabriquer des tracts qui étaient ronéotés ou écrits à la main. Elle « fauchait » également des cartes de travail vierges et en fabriquait des fausses pour les juifs ou pour les jeunes réfractaires au STO (Service du Travail Obligatoire).

Thérèse Menot est dénoncée par une collègue pro Pétain, elle sera arrêtée le 4 janvier 1944 par la Gestapo sur son lieu de travail, puis torturée et déportée à Ravensbrück. A son retour de Ravensbrück, elle retourne à son ancien emploi et se retrouve à travailler avec la personne qui l’a dénoncée !!

 

Suzanne Rodi-Boyer, cheffe de service à la répartition des cartes d’alimentation à la mairie de Limoges, établit des centaines de cartes de ce type pour toute la résistance. Elle a aussi fabriqué de fausses cartes d’identité pour les résistants ou apposé le cachet du recensement sur les cartes de jeunes, sans pour autant les mentionner sur les listes de recensement. Son domicile a servi de boîte aux lettres pour les tracts, journaux et appels à la lutte. Elle a hébergé de nombreux juifs recherchés, ce qui l’amènera, en 1965, à être reconnue Juste parmi les Nations. 

Après la guerre, en 1947, le service de ravitaillement fut supprimé progressivement. Léon Betoule, le nouveau maire qui remplaça George Guinguoin, entreprit une compression du personnel et elle fut licenciée !!

 

Gabrielle Sarre, guichetière à la caisse mutualiste, fabrique et distribue des tracts sur son lieu de travail. Devenue secrétaire de Jean Gagnant, elle est aussi agent de liaison avec le Centre Opération Parachutage Atterrissage (COPA). De nombreuses réunions clandestines ont lieu chez elle, où des gens arrivent, dorment une nuit, repartent sans qu’elle ne connaisse ni leur nom, ni leur identité. En effet, nombreuses sont celles qui ont accueilli des résistants, hébergé des clandestins, caché des juifs.

 

L’hôtel-restaurant de Lucie Valette, où mangeaient les GMR (Groupes Mobiles de Réserve), était le lieu de rencontre et d’abri de toute « l’armée des ombres ».

 

Marie-Louise Lagrange est membre dès 1941 du Front National de Libération. En plus de cacher des résistants et de servir de boîte à lettres, elle garde chez elle le matériel d’édition de l’organisation. Arrêtée en juin 1941, elle est restée quatre mois en prison. Relâchée, elle reprend ses activités au Front National de Libération. En mars 1943, elle rentre dans les FTP où elle sert d’agent de liaison jusqu'à la libération de Limoges.

 

Maria Roche est membre depuis l’été 1940 des organisations communistes clandestines de résistance-ville. En plus de cacher des résistants et de servir de boîte à lettres comme Marie-Louise, elle centralise l’argent, les vivres et les vêtements destinés aux patriotes arrêtés puis internés. Arrêtée en juin 1944, elle reste emprisonnée trois mois, puis est déportée à Ravensbrück.

 

Anna Coissac, agent de liaison du maquis Guinguoin, assurant les contacts quotidiens entre Eymoutiers et Limoges, soit une cinquantaine de km. Les femmes ont aussi constitué un véritable bataillon d’agents de liaison. Elles tenaient un rôle harassant et particulièrement dangereux, mais indispensable à l’existence et au développement de la résistance. Parcourant souvent des grandes distances à vélo, elles assuraient les liaisons nécessaires entre les groupes et les membres d’une résistance extrêmement cloisonnée.

 

Parmi ces nombreuses femmes, il ne faut pas oublier dans les campagnes, ces paysannes qui non seulement, ont souvent assumé la marche de l’exploitation, mais ont aussi accueilli, logé, nourri, les hommes des maquis et les clandestins.

A la ferme du Mouret, près d’Eymoutiers, Maria Bourdarias, dès 1941 cache, soigne, ravitaille George Guinguoin. Au cours des années suivantes, la « mère du maquis » garantit gîte et nourriture à de très nombreux maquisards.

 

On le voit donc, dans leur grande diversité, les femmes ont participé à part entière à l’ensemble de l’action résistante aux côtés des hommes. Elles sont présentes dans tous les secteurs de l’action clandestine, y compris dans le combat militaire. Ici, il faut rappeler la figure de Violette Szabo, membre du réseau S.O.E (Spécial Opérations Exécutive). Parachutée au Clos de Sussac dans la nuit du 7 au 8 juin 1944, elle fut arrêtée les armes à la main, le 10 juin par les hommes d’une unité de la tristement   célèbre, division Waffen SS « Das Reich ». Emprisonnée à Limoges, torturée, elle est déportée à Ravensbrück où elle est assassinée le 26 janvier 1945.

 

En Haute-Vienne, comme ailleurs, les femmes ont tenu un rôle crucial dans la résistance, tant dans les villes que dans les campagnes. Les femmes citées ici ne sont que quelques-unes parmi de nombreuses autres, sans compter toutes celles qui restent anonymes. Leurs actions, qu’elles considèrent comme « normales », restant à jamais méconnues.

Section ANCAC Limoges

L'ossuaire de Douaumont

 

 

 

 

La bataille de Verdun, 21 février 1916-Décembre 1916, 300 jours et 300 nuits de combats acharnés, effroyables. 26.000.000 d’obus tirés par les artilleries soit 6 obus au m2, des milliers de corps déchiquetés, environ 300.000 soldats français et allemands portés disparus.

Répondant aux vœux de nombreuses familles de soldats disparus au cours des combats de Verdun, une association fut créée en 1919 en vue d’ériger au centre du champ de bataille, un vaste mémorial dans lequel seraient regroupés les corps des militaires français relevés dans ce secteur et ne pouvant être identifiés. Un concours d'architectes fut organisé pour la création du mémorial.

Inauguré en août 1932 par le président de la République, le mémorial s'étend sur 137 mètres de long. Sa façade est décorée des armoiries des villes qui ont contribué à sa construc­tion. La porte d'entrée comporte une large épée en fer forgé, pointe en bas, surmonté du mot "paix". Dans l'axe de cette porte se dresse une tour-lanterne de 46 m de haut où une cloche de 2,3 tonnes, le bourdon de la Victoire, sonne lors des cérémonies. Chacune de ses faces est ornée par une croix en relief.

Une sépulture pour 130 000 soldats inconnus

À l'intérieur du monument, un immense déambulatoire est revêtu d'un dallage en mosaïque dont les compositions interprètent les Ordres nationaux : Légion d'honneur, Médaille militaire, Croix de guerre. Les restes mortels d'environ 130000 combattants auxquels il fut impossible d'attribuer une identité reposent dans 46 caveaux, un pour chaque secteur principal du champ de bataille, d'Avocourt aux Éparges. Les pierres des tombeaux, en granit de Bretagne, portent les noms des villes qui ont offert ces sépultures.

Les différents cultes devaient être représentés

L’ossuaire est géré et entretenu par la fondation « l’Ossuaire de Douaumont » qui a été reconnue d’utilité publique par arrêté du 29-12-1932.

Elle est administrée  par un conseil composé de 12 membres, dont un seul est membre de droit, le commandant militaire de la place de Verdun.

Le secrétariat national

 

Visite au Camp des Milles

 

La visite touristique du Camp des Milles, non loin d’Aix-en-Provence, fut l'occasion de découvrir ce mémorial entretenu par la fondation « Mémoire et éducation ». Le site se compose de deux parties : mémoire et pédagogie.

 

Le puits de lumière

 

Partie mémoire

Cette ancienne tuilerie fut utilisée comme lieu de rétention des juifs apatrides puis comme lieu de transit vers les camps d’extermination. Durant la seconde guerre mondiale, plus de 3000 « apatrides », légionnaires, et opposants politiques, y furent internés, sur ordre de Vichy, dans des conditions horribles, un seul robinet d'eau, très peu de toilettes, aucun mobilier. Ils dormaient à même le sol, dans la pénombre et une fine poussière d'argile stagnant dans l’ensemble des salles. Ils étaient « les hommes de brique ». Seule la partie centrale du bâtiment et son « puits de lumière » permettaient de voir la lumière du jour. Des offices de différents cultes y étaient pratiqués. 

Partie pédagogique

Partie Pédagogique : Cette visite fut commentée par une guide conférencière rappelant les étapes qui firent passer de la démocratie au fascisme et au nazisme, avec la collaboration des dirigeants français de l'époque. Un film mettant en parallèle le nazisme, le génocide des Arméniens en Turquie et celui des Tutsis au Rwanda, a clôturé cette visite très instructive.

Texte et photos Philippe Delespaux

Secrétaire national adjoint

Les dix hauts lieux de la mémoire nationale

 

  • Mémorial du Mont-Valérien (Hauts-de-Seine)
  • Ancien camp de concentration Natzweiler-Struthof - Centre euro­péen du résistant déporté (Bas-Rhin)
  • Mémorial des martyrs de la Déportation (Paris)
  • Mémorial de la guerre d'Algérie et des combats du Maroc et de la Tunisie (Paris)
  • Mémorial des guerres en Indochine (Var)
  • Mémorial du débarquement et de la libération de Provence (mont Faron - Var)
  • Nécropole nationale de Notre-Dame-de-Lorette (Pas-de-Calais)
  • Nécropole nationale de Fleury-devant-Douaumont (Meuse)
  • Mémorial national de la prison de Montluc (Rhône)
  • Monument aux Morts pour la France en opérations extérieures (Paris)

Mise en œuvre des « plans d’action »

Par suite des opérations « Overlord » et « Anvil »

Début 1943, après la conférence ayant réuni du 14 janvier 1943 au Maroc à Casablanca ROOSEVELT, CHURCHILL, GIRAUD et DE GAULLE, une structure interalliée chargée d’examiner la planification d’actions sur les côtes Européennes occidentales afin de soulager les fronts Italien et Soviétique, a été mise en place avec a sa tête un chef d’état major « Chief Of Staff to Supreme Allied Commander » (COSSAC).

Plusieurs autres conférences vont réunir dans les mois suivants les dirigeants politiques et militaires, notamment la conférence Trident à Washington du 12 au 27 mai 1943, celle de Quadrant à Québec du 17 au 24 août 1943 et enfin celle de Téhéran du 28 novembre au 1er décembre 1943 lors de laquelle est confirmé le débarquement en Normandie dans la période de mai-juin 1944 ainsi qu’une opération synchronisée en Méditerranée en plus d’une offensive soviétique à l’est.

Afin de coordonner toutes les structures qui seront impliqués dans ce que l’Histoire retiendra sous le nom de «Opération Overlord » pour le débarquement en Normandie et de «Opération Anvil puis Dragoon » pour le débarquement de Provence, les Services Secrets de la France libre ont travaillé à la mise au point, durant l’été et l’automne d’une série de « plans d’action » à mettre en œuvre par la résistance intérieure dans la période précédant immédiatement le débarquement et le suivant.

« Les dès sont sur le tapis »…

Ce message, diffusé le 5 juin par la BBC, donne à la résistance le signal de la mise en œuvre du « Plan Vert » préparé à Londres dès le printemps 1943 en liaison, entre autre, avec le mouvement de résistance intérieure « Résistance-Fer ». Cela se concrétise par le dynamitage des principales lignes de chemin de fer de la zone Paris-Granville et Paris-Cherbourg. Ce plan se traduira aussi, dans les 24 heures suivant le D-Day, par la réalisation par des équipes de sabotages aguerries de la quasi-totalité des coupures de voies et destructions d’ouvrages d’art prévues par le « Plan Vert » visant notamment 300 points sensibles difficiles à bombarder sur l’ensemble du réseau ferré. De juin à juillet 600 déraillements eurent lieu, 1800 locomotives et 6000 wagons immobilisés. Sur l’ensemble du mois de juin 945 actes de sabotages ont eu lieu soit une moyenne de 25 par jour. Les cheminots ont également fait payer un lourd tribut à leur outil de travail, en partie détruit :

  • 3 000 kilomètres de voies rendues inutilisables,
  • 2 300 ouvrages détruits,
  • 71 dépôts sur 130 détruits,
  • 19 ateliers de réparation sur 31 détruits,
  • 115 grandes gares détruites sur 322,
  • 24 gares de triage détruites sur 40.

Unis par leur statut depuis 1938, porteurs d'un esprit de lutte et de solidarité pendant l'occupation, les cheminots ont gagné une reconnaissance de la nation par l'attribution de la légion d’honneur et de la croix de guerre avec palmes à la SNCF.

Mais les cheminots ont payé un lourd tribut à la liberté :

  • Près de 9 000 cheminots ont laissé leurs vies.
  • 16 000 ont été blessés.
  • 25 000 ont été déportés dont 1 300 sont morts dans des camps nazis.
  • 244 ont été tués au combat.
  • 112 ont été tués pendant les combats de la libération.
  • 87 cheminots résistants engagés à la libération dans la nouvelle armée républicaine sont morts au combat.

Oui ! Les cheminots ont écrit une page de l'histoire avec leur sang.

Selon le 21ème groupe d’armées Britannique débarqués en Normandie, l’action de la résistance aurait retardé en moyenne de 48 heures l’arrivée des troupes allemandes envoyées pour rejoindre le front et être au contact des alliées.

« Il fait chaud à Suez »…

Ce message, diffusé dans la nuit du 5 juin au 6 juin  par la BBC, donne à la résistance le signal de la mise en œuvre du « Plan Bibendum » qui prendra par la suite le nom de « Plan Tortue » ou « Plan Anti –Panzer » qui devait se concrétiser par la multiplication, dans les départements du Nord et de l’Ouest, d’obstacles au déplacement des divisions panzers vers le front : arbres coupés, destruction de ponts routiers, dispersions de crève-pneus, modification de signalisations routières, etc…

La 2ème panzer-division de la Wehrmacht, de retour du front de l’est et repositionnée dans la région d’Amiens, mettra ainsi une semaine  pour rejoindre le front de Normandie.

La 9ème SS-panzer « Hohenstaufen » partie de Pologne le 12 juin rejoindra Alençon en Normandie que le 25 juin.

Quand à la 2ème SS panzer-division « Das Reich » stationnée dans la région de Montauban, ayant reçu le 8 juin l’ordre de faire mouvement vers la Normandie, harcelée par la résistance et ayant vu se multiplier sur les 600 km de sa route les obstacles, ses premiers éléments n’arriveront que le 16 juin à l’arrière du front, les derniers que fin juin-début juillet. Hélas, elle aura accompagné son repli de massacre de masse de civils à Tulle, Oradour sur Glane et Argenton sur Creuse.

Dans les jours qui ont précédé ou suivi le Débarquement, plus de 5000 résistants ont dynamité plus de 500 ponts routiers et placé plusieurs centaines d’obstacles sur les routes, le harcèlement des unités nazies en route vers le front de Normandie a permis le destruction de plus de 500 camions, de 21 chars dont plusieurs « tigres », de 20 autochenilles, de 64 canons antichars et la capture d’un millier de prisonniers.

« Les plus désespérés sont les chants les plus beaux », « La parole est d’argent, le silence est d’or », « Le colonel leur a coupé le sifflet »…

Ces messages, diffusés dans la soirée du 5 juin par la BBC, donnent à la résistance le signal de la mise en œuvre du « Plan Violet » de destruction des lignes téléphoniques afin de couper les communications de l’ennemi entre la zone du débarquement et ses bases arrières et même au-delà avec son état-major en Allemagne.

Ainsi sont coupés les câbles :

  • Partant du Mont Pinçon, situés à 3 km au Sud-ouest de Caen, où les allemands avaient installés un poste de radioguidage à ondes courtes pour la Luftwaffe,
  • Ceux reliant Cherbourg à Brest,
  • Ceux reliant l’état major du 84ème korps, déployé entre le Couesnon et la Dives, situés à St Lô à celui de la 91ème infanterie-division à Valognes.

7 coupures majeurs majeures ont été effectuées le 6 juin, 32 le seront le lendemain, notamment sur les câbles reliant les blockhaus de la côte aux centraux allemands de Bernay et du « Château » de Basly. De même la liaison souterraine entre ces 2 points sera aussi interrompu ainsi que les lignes Caen-Vire et Caen-St Lô.

Dans la Manche, les résistants coupent les câbles des lignes souterraines à grandes distances (LSGD) interrompant les communications entre :

  • Cherbourg et Le Man,
  • Carentan et Villedieu-les-Poêles,
  • Saint Lô et Avranches

Le central allemand de St Malo devient lui aussi inopérant.

Dans les Côtes-du-Nord (d’Armor), à proximité de la zone de débarquement,  14 lignes téléphoniques sont coupées du 6 au 10 juin, 36 du 11 au 20 juin, 18 du 21 au 30 juin car la mise en œuvre du « Plan Violet » s’est étendue sur le plan géographique. Ainsi le message diffusé par la BBC le 5 juin au soir «  les tomates doivent être cueillies », indique aux résistants Bourguignons de passer à l’action et ce qu’ils vont faire sur :

  • Le réseau spécifique de la SNCF,
  • Les lignes PTT secondaires,
  • La ligne aérienne Paris-Dijon qui est coupée au nord de Dijon,
  • La ligne souterraine Paris-Marseille qui est coupée au nord et au sud de Dijon.

Un aspect essentiel du « Plan Violet », concerne les 16000 km de lignes souterraines à grandes distances (LSGD) reliant les services allemands en France (Wehrmacht, Luftwaffe, Kriegsmarine, Gestapo…) à Berlin, via l’Alsace-Lorraine annexées, telles celles de Paris-Metz ou Paris-Strasbourg, ce qui contraignit les Allemands à leur substituer les liaisons radio, captées et décryptées par les Alliés.

Au total, durant le seul mois de juin, prés d’une centaines de coupures, notamment par sectionnement, de câbles à longue distance seront opérées, dès le 7 juin le répartiteur Pris-Berlin et mis en dérangement.

Le « Plan Bleu » est la destruction des lignes électriques à hautes tension, en premier lieu celles alimentant les zones de fortifications côtières, plus largement le réseau ferré électrique, les usines d’armement… En juin, en Côte-d’Or, la ligne électrique à haute tension « la Dijonnaise » est sabord. 4 lignes à haute tension seront coupées en Seine-et-Marne, 23 dans les Côtes-du-Nord (d’Armor)….

D’autres « plans » ont été élaborés, certains devant attendre pour leur mise en œuvre la progression alliée sur le front de Normandie, d’autres en étant concomitants.

Le « Plan Rouge » prévoyait le déclenchement de la guérilla à partir de six zones difficilement accessibles : Morvan, Massif Central, Pyrénées, Alpes, Jura, Vosges. Considérées comme des "réduits", ces zones devaient servir de refuge et de base pour les maquis dont la mission était de harceler les arrières allemands. La mise en œuvre du « Plan Rouge » pouvait paraître prématurée sur bien des aspects. Au printemps 1944, les "maquisards" sont au nombre d'environ 50 000, concentrés essentiellement dans les zones de moyenne montagne.  Pour la plupart d'entre eux, ils sont mal équipés, mal armés. L'enthousiasme accompagnant l'annonce du débarquement entraîne un afflux massif de volontaires dans les maquis. Cela pose un problème d'encadrement, d'armement et donc d'efficacité militaire face à une Wehrmacht expérimentée et incomparablement mieux équipée. Certes, les parachutages de containers d'armes à la Résistance française s'accélèrent à l'été 1944. Mais il s'agit pour l'essentiel d'armes légères individuelles. Les armes collectives, mitrailleuses et mortiers, font cruellement défaut.

Dans les jours qui suivent le 6 juin 1944, des dizaines de communes passent sous le contrôle de la Résistance, en particulier dans le sud et dans les zones montagneuses et périphériques, au gré de la grande "montée au maquis". Ces libérations s'accompagnent parfois de proclamations du retour de la République, comme à Oyonnax où la "IVe République" est proclamée.

Craignant de ne plus maîtriser la situation, l'état-major du général Koenig envoie aux organisations de Résistance le télégramme suivant le 10 juin :

"Freiner au maximum activités de guérilla. Impossible actuellement nous ravitailler en armes et munitions en quantités suffisantes. Rompez partout contact dans mesure du possible pour permettre phase réorganisation. Evitez gros rassemblements. Constituez petits groupes isolés." Difficilement compris, ce coup d'arrêt fut difficilement applicable.

Dans le même laps de temps, la Wehrmacht se ressaisit et écrase les maquis qui menacent ses lignes de communication, en particulier dans la vallée du Rhône, et les accès aux cols alpins, voies de retraite vers les Vosges et l'Italie. La 157è division de montagne du général Pflaum mène ainsi les opérations de répression - les "Aktionen" - contre les maquis des Bauges, de l'Ain, et l’Oisans et du Vercors ou va se concentrer 4000 patriotes. Le 21 juillet, la 157ème division forte de 10000 hommes passe à l’attaque, dans le Vercors, appuyé par une escadrille de la Luftwaffe et des parachutistes arrivés par planeurs sur le terrain de Vassieux-en-Vercors initialement prévu pour recevoir des renforts alliée…qui ne viendront pas !!!

Submergés par des effectifs supérieurs, les maquisards au terme de durs combats, principalement jusqu’au 23 juillet décrochent. 639 résistants et 201 civils seront tués, 41 seront déportés

Dans le Limousin, c'est la 2e division blindée de Waffen-SS "Das Reich" qui réprime violemment les maquis de la région. Ces opérations s'accompagnent de massacres d'une ampleur jusque là inconnue en France : Tulle (99 pendaisons) et Argenton-sur-Creuse (56 habitants massacrés) le 9 juin, Oradour-sur-Glane (642 habitants massacrés) le 10 juin, ou encore Vassieux-en-Vercors les 21 et 22 juillet (72 habitants massacrés). Au final, le bilan humain est lourd pour les combattants des maquis, devenus Forces françaises de l'intérieur (FFI) et pour les populations civiles. Refusant de reconnaître les FFI comme des combattants réguliers, l'armée allemande exécute sommairement tous ceux qu'elle capture, les assimilant à des "francs tireurs".

L’idée de la mise en place de zones de concentration de forces de maquis dans des zones de concentration de forces de maquis dans des zones susceptibles d’être bien défendues face aux allemands, la milice et aux GMR, n’a pas concernés que le Vercors et les Alpes mais aussi le Massif Central, le Jura…

Ce fut l’objectif du « Plan Caïman » qui fut approuvé par le général De GAULLE sous réserve que certaines conditions soient réunies, à savoir :

  • Occupation ennemie réduite en qualité et en densité,
  • Libération par les FFI de zones facilitant l’avancée des forces alliées,
  • Possibilités de parachutage de renforts.

Ce « Plan Caïman » ne sera pas accepté en l’état par l’état-major allié, sous la pression du président américain, qui sous-estimé le rôle de la résistance à l’égard de laquelle il était politiquement méfiant. De nouvelles moutures du « Plan Caïman » seront étudiées et celle proposée par De GAULLE se limitant géographiquement au Massif Central, à l’Auvergne ou aux monts du Velay, prévoyait d’utiliser 90 000 hommes pour y constituer, sur dix départements, une zone libérée équidistante des opérations en cours (Overlord) et à venir (Anvil), où pourrait se positionner une structure émanant du Gouvernement Provisoire de la Résistance Française (GPRF). Le succès de ce « Plan Caïman » modifié était cependant étroitement dépendant de la mise à disposition par les Anglo-américains d’armements et de moyens de transport. Or lors d’une réunion le 20 juillet, il fut décidé que le « Plan Caïman » ne pouvait être mise en œuvre par manque d’avions.

Cependant à partir du 20 mai et de manière anticipée 5000 maquisards s’étaient concentrés en 3 réduits dans les zones du Mont-Mouchet, de la Tuyère et de Venteuges. Des offensives allemandes conduisirent ainsi en juin  à la dispersion du maquis du Mont-Mouchet, du maquis de la Tuyère et en juillet à celui du maquis du Vercors. Auparavant en février, avril et juillet à celles des maquis de l’Ain et du Jura. Pour autant, ces offensives nécessitèrent, pour contrer partout à travers la France la mobilisation des résistants, l’emploi d’unités militaires qui furent fixées sur place ou ralenties dans leurs déplacement vers les zones de débarquement.

Le rôle de la résistance.

Les historiens se sont attachés à essayer de déterminer quelle fut l’importance du rôle militaire de la résistance, en particulier lors de ces débarquements de Normandie (Overlord) puis de Provence (Anvil). Selon :

  • Les auteurs,
  • L’accès aux archives qui ne s’est libéré que progressivement,
  • Le contexte politique qui a évolué en 80 ans depuis les affrontements de la guerre froide,

Il y a une volonté de minorer le rôle militaire et politique de la résistance, volonté qui n’a pas totalement disparu de nos jours !!

La mobilisation de la Résistance française s'effectua dans un contexte de tensions et d'incompréhension entre de Gaulle et les Alliés, entre les Alliés et la Résistance, entre les états-majors londoniens, qu'ils soient alliés ou français, et les formations agissant sur le terrain.

Quel bilan peut-on tirer de l'action de la Résistance à l'été 1944 puis pendant toute la campagne de France ? L'efficacité de la Résistance est difficilement quantifiable. Dans son ouvrage de mémoires intitulé Croisade en Europe, paru en 1949, le général Eisenhower dit des résistants français qu'ils ont "joué un rôle particulièrement important. Ils ont été extrêmement actifs en Bretagne, et, en tous points du front, ils nous ont aidés de mille façons. Sans eux, la libération de la France et la défaite de l'ennemi en Europe occidentale auraient été bien plus longues et nous aurait coûté davantage de pertes et que l’aide apportés par les FFI à la campagne représentait l’équivalent en hommes de quinze divisions et que grâce à leur assistance, la rapidité de notre avancé à travers fut grandement facilitée…". Sans nul doute, les sabotages ont ralenti les communications allemandes et ont produit des résultats que l’effort de guerre aérienne alliée n’avait pas pu obtenir. Sans nul doute, l'activité de harcèlement des maquis et des FFI a plongé la Wehrmacht dans un climat d'insécurité permanent qui a contribué à accélérer sa retraite. Sans nul doute, la Résistance a joué un rôle déterminent dans la libération du territoire national.

 

Document réalisé par la Section ANCAC de limoges

Débarquement de Provence

 

Partis d’Afrique du Nord, de Corse et d’Italie du sud 2200 bâtiments débarquent le 15 août 1944 sur les côtes de Provence, ils transportent les hommes de la 7ème armée américaine du général Patch.

Ils ont précédés par les commandos d’Afrique et d’autres groupes précurseurs chargés de sécuriser la zone de débarquement, dans la nuit du 14 au 15 août 1944 et par les hommes de la 1ère Airborne, largués dans la plaine de l’autre côté du massif des Maures pour contrôler la nationale 7.

Le débarquement est assuré par le 6ème corps du général Truscott. Au matin la 3éme division d’infanterie débarque à Cavalaire et Ramatuelle, la 45eme division au centre à Ste Maxime, la 36éme division sur St Raphaël le 15 au soir.

Environ 60 000 hommes ont bousculé les défenses Allemandes en Provence.

Le 16 août, les troupes du général Delattre débarquent, les Américains appuyés par les éléments motorisés de la 1ere division blindée, poursuivent la 19ème armée Allemande qui a reçu l’ordre de se replier dans la vallée du Rhône.

La conquête de Toulon et de Marseille constitue l’autre phase décisive de la campagne de Provence. Débarquées à partir du 16 août, la 1ére division française libre, la 3ème division d’infanterie Algérienne et la 9ème d’infanterie coloniale relayent les Américains le 19 pour libérer Toulon à partir de Hyères et de Solliés.

La conquête de Marseille, s’appuie sur les tabors Marocains et les tirailleurs Algériens qui enlèvent le verrou d’Aubagne et arrivent à la préfecture. Notre Dame de la Garde est enlevée le 25 août, le général Allemand Schaeffer dépose les armes à Marseille, au même moment l’Amiral Ruhfus à Toulon.

Les pertes témoignent de la violence des combats :

Pres de 10 000 Allemands tués, 4 000 tués ou blessés dans l’armée, plus de 600 chez les FFI, sans compter les civils. Moins d’un mois après les hommes de Delattre rejoignent ceux de Leclerc en Bourgogne.

Le secrétariat national