Mont-Valérien 

 

 Mont-Valérien : Ancien lieu d'ermitage avant de devenir un élément clé des fortifications de Paris au XIXe, le Mont-Valérien, dans le département des Hauts-de-Seine, connaît une histoire aussi tragique que poignante lors de la Seconde Guerre Mondiale.

 

Après la défaite et l'armistice du 22 juin 1940, la France est divisée en plusieurs zones :

Ø  La zone nord est occupée par l'armée allemande,

Ø  La zone sud est occupée par le nouvel "Etat français", qui a installé son siège à Vichy,

Ø  La zone militaire du littorale (mur du l’atlantique),

Ø  La zone annexée à l’Allemagne,

Ø  La zone d’occupation Italienne

Ø  La zone administrée militairement de la Belgique et du Nord,

Ø  La zone démilitarisée à hauteur de la Suisse.

 

Le commandement militaire allemand en France occupée (Militärbefehlshaber in Frankreich - MBF) met immédiatement en place un arsenal répressif pour assurer la sécurité de ses troupes et le maintien de l'ordre.

 

Face aux premiers actes de résistance de ceux qui refusent l'Occupation, la répression est immédiate et sévère. Dès 1941, le MBF fait du Mont-Valérien un des lieux d'exécution, attaché à la région parisienne, des résistants condamnés à mort par un tribunal militaire allemand, puis des otages désignés en représailles aux attentats commis contre des soldats.

 

De 1941 à 1944, ce ne sont pas moins de 1009 résistants et otages qui sont fusillés par l'occupant nazi. Parmi les fusillés du Mont-Valérien, 40% étaient des otages, 60% étaient des condamnés à mort jugés par les tribunaux militaires allemands. 63% d’entre eux étaient communistes, 17% étaient juifs et 20% étrangers.

 

Au sortir de la Guerre, le Général de Gaulle inaugure en 1960 le monumental Mémorial de la France combattante afin de rendre hommage aux nombreuses victimes.

 

Au cœur de ce lieu que l'on peut visiter toute l'année, vous pourrez découvrir différents vestiges de l'histoire. La clairière des fusillés est le lieu où se déroulèrent les exécutions. Non loin se trouve la chapelle des fusillés dans laquelle certains condamnés étaient retenus en attente de leur supplice. Des graffitis, témoignages poignants toujours visibles aujourd'hui, recouvrent les murs de l'ancienne chapelle.

 

 

 

Sur les, sans doute, 9.000 cheminots morts pendant la 2ème guerre mondiale, toutes causes confondues, une majorité de ces victimes l’ont été lors des bombardements et des mitraillages des trains par les alliés.

Il y a Cependant :

Ø2.229 cheminots qui ont été « tués victimes de la répression », à cela s’ajoute,

Ø   244 cheminots « tués au combat »,

Ø   112 cheminots « tués pendant les combats » souvent parce qu’ils se trouvaient au mauvais endroit, au mauvais moment et enfin

Ø     87 cheminots « tués sous l’uniforme ».

 

Additionnés, ces recensements des victimes de la répression et celles des combats de la libération aboutissent ainsi à dénombrer 2.672 cheminots tués. 

 

Au Mont Valérien ce ne sont pas moins de 57 Cheminots qui furent exécutés pour leurs appartenances politiques, syndicales ou comme otages désignés en représailles aux attentats commis contre des soldats.

Ø 05 en 1941

Ø29 en 1942

Ø16 en 1943

Ø07 en 1944

 

Le plus jeune des condamnés cheminots, Jean BOSC, avait 18 ans, le plus vieux, Roland RICHON, 54 ans. Ces 57 cheminots venaient de 33 départements Français différents du Nord au Sud et de l’Ouest à l’Est.

 

Au delà du fait d’être patriote et de refuser dès le début l’occupation Nazi, il faut se rappeler que beaucoup de cheminots furent arrêtés, torturés et à la fin, supprimés pour leurs appartenances politiques et/ou syndicales.

 

La transmission de l’histoire doit être sans cesse renouvelée pour que personne ne l’ignore. C’est le devoir de mémoire et celui-ci est essentiel pour que le sacrifice des cheminots, comme de tous ceux qui se sont opposés au fascisme, ne soit pas oublié.

 

Ce recueil a pour objectif ou mission de vous raconter leurs « aventures » et leurs histoires en parcourant les différentes archives a disposition.

 

Les noms des Cheminots, ci-dessous, sont repris dans le livre « Cheminots victimes de la répression 1940-1945 - Mémorial ».

Cet ouvrage est le résultat d’une recherche souhaitée par la SNCF et coordonnée de 2012 à 2017 par Rails & Histoire en partenariat avec, entre autres, IHS CGT Cheminots et l’ANCAC.

 

La commune

Un moment fort de l’histoire de France

 

Combien de personnes se souviennent aujourd'hui que des milliers de personnes courageuses se sont sacrifiées pour faire vivre la commune il y a 154 ans ?

Pourquoi les événements qui ont eu lieu à Paris de mars à juin 1871 ont-ils été si importants ?

Le 1er mars 1871 après avoir résisté pendant quatre mois à un siège militaire, Paris subit l’humiliation d’être occupé par l’armée allemande.

Le 18, la ville se soulève contre les décisions impopulaires de la nouvelle assemblée nationale élue et du gouvernement dirigé par M. Thiers, qui quitte la capitale pour s’établir à Versailles.

Le 28 mars, dans l’hôtel de ville, des élections s’organisent pour la formation d’une commune, pendant 60 jours de gouvernement, la commune de Paris adopte de nombreux décrets :

Séparation de l’église et de l’état, instruction laïque gratuite et obligatoire, abolition de la conscription et du travail de nuit, interdiction sur les retenues de salaire, organisation du travail.

La modernité de ces mesures prise par la commune qui s’engage pour la reconnaissance de l’égalité des salaires entre les hommes et les femmes, le droit au logement.

Ces décisions novatrices ne nous rappellent-elles pas, un peu plus tard le programme du conseil National de la Resistance.

De nombreuses femmes, comme louise Michel, s’engagent dans la lutte, mais l’inorganisation militaire et les dissensions parmi les dirigeants éclatent et mettre fin à l’Ideal imaginé des premiers jours.

Les troupes versaillaises entrent dans paris le 21 mai et reconquièrent la ville en se livrant à une impitoyable répression et des exécutions qui cause la mort de près de 20 000 personnes.

De sanglantes batailles de rue ont lieu autours des barricades élevées par les communards qui mettent le feu à plusieurs monuments (Hôtel de ville, Tuileries) dans l’espoir de retarder la progression de l’armée régulière.

Les derniers combats se déroulent dans le cimetière du Père Lachaise, le 27 mai et s’achèvent à Belleville la 28.

Des milliers de prisonniers vont attendent leur jugement dans des conditions effroyables.

Une page de l’histoire de France se tourne mais ne s’oublie pas, car ils nous restent ces merveilleuses chansons de Jean Ferrat, la commune mettant en valeur les nombreux métiers des ouvriers, artisans de cette époque (forgerons, menuisiers, ferronniers) ou encore celle du temps des cerises qui sera tardivement dédier au souvenir de Louise, une ambulancière de la commune, avec les paroles de son auteur chansonnier Jean Baptiste Clément. Elles sont si belles à ce souvenir quelles seront aussi interprétées par : Colette Renard, Yves Montand et Nana Mouskouri.

Jean MARCHANDEAU

Mise en œuvre des « plans d’action »

À la suite des opérations « Overlord » et « Anvil »

 

Début 1943, après la conférence ayant réuni du 14 janvier 1943 au Maroc à Casablanca ROOSEVELT, CHURCHILL, GIRAUD et DE GAULLE, une structure interalliée chargée d’examiner la planification d’actions sur les côtes Européennes occidentales afin de soulager les fronts Italien et Soviétique, a été mise en place avec a sa tête un chef d’état major « Chief Of Staff to Supreme Allied Commander » (COSSAC).

Plusieurs autres conférences vont réunir dans les mois suivants les dirigeants politiques et militaires, notamment la conférence Trident à Washington du 12 au 27 mai 1943, celle de Quadrant à Québec du 17 au 24 août 1943 et enfin celle de Téhéran du 28 novembre au 1er décembre 1943 lors de laquelle est confirmé le débarquement en Normandie dans la période de mai-juin 1944 ainsi qu’une opération synchronisée en Méditerranée en plus d’une offensive soviétique à l’est.

Afin de coordonner toutes les structures qui seront impliqués dans ce que l’Histoire retiendra sous le nom de «Opération Overlord » pour le débarquement en Normandie et de «Opération Anvil puis Dragoon » pour le débarquement de Provence, les Services Secrets de la France libre ont travaillé à la mise au point, durant l’été et l’automne d’une série de « plans d’action » à mettre en œuvre par la résistance intérieure dans la période précédant immédiatement le débarquement et le suivant.

« Les dés sont sur le tapis »

Ce message, diffusé le 5 juin par la BBC, donne à la résistance le signal de la mise en œuvre du « Plan Vert » préparé à Londres dès le printemps 1943 en liaison, entre autre, avec le mouvement de résistance intérieure « Résistance-Fer ». Cela se concrétise par le dynamitage des principales lignes de chemin de fer de la zone Paris-Granville et Paris-Cherbourg. Ce plan se traduira aussi, dans les 24 heures suivant le D-Day, par la réalisation par des équipes de sabotages aguerries de la quasi-totalité des coupures de voies et destructions d’ouvrages d’art prévues par le « Plan Vert » visant notamment 300 points sensibles difficiles à bombarder sur l’ensemble du réseau ferré. De juin à juillet 600 déraillements eurent lieu, 1800 locomotives et 6000 wagons immobilisés. Sur l’ensemble du mois de juin 945 actes de sabotages ont eu lieu soit une moyenne de 25 par jour.

Mais les cheminots ont payé un lourd tribut à la liberté :

*                 Près de 9 000 cheminots ont laissé leurs vies.

*                 16 000 ont été blessés.

*                 25 000 ont été déportés dont 1 300 sont morts dans des camps nazis.

*                 244 ont été tués au combat.

*                 112 ont été tués pendant les combats de la libération.

*                 87 cheminots résistants engagés à la libération dans la nouvelle armée républicaine sont morts au combat.

Oui ! Les cheminots ont écrit une page de l'histoire avec leur sang.

D’autres plans d’action furent mis en œuvre pour la résistance et par la résistance afin de retarder l’avancée des troupes allemandes mais de les désorienter.

La mise en œuvre du « Plan Bibendum » qui prendra par la suite le nom de « Plan Tortue » ou « Plan Anti-Panzer » devait se concrétiser par la multiplication, dans les départements du Nord et de l’Ouest, d’obstacles au déplacement des divisions panzers vers le front : arbres coupés, destruction de ponts routiers, dispersions de crève-pneus, modification de signalisations routières, etc…

La mise en œuvre du « Plan Violet » devait se concrétiser par la destruction des lignes téléphoniques afin de couper les communications de l’ennemi entre la zone du débarquement et ses bases arrière et même au-delà avec son état-major en Allemagne.

La mise en œuvre du « Plan Bleu » devait se concrétiser par la destruction des lignes électriques à hautes tension, en premier lieu celles alimentant les zones de fortifications côtières, plus largement le réseau ferré électrique, les usines d’armement… En juin, en Côte-d’Or, la ligne électrique à haute tension « la Dijonnaise » est sabord. 4 lignes à haute tension seront coupées en Seine-et-Marne, 23 dans les Côtes-du-Nord (d’Armor)….

La mise en œuvre du « Plan Rouge » prévoyait le déclenchement de la guérilla à partir de six zones difficilement accessibles : Morvan, Massif Central, Pyrénées, Alpes, Jura, Vosges. Considérées comme des "réduits", ces zones devaient servir de refuge et de base pour les maquis dont la mission était de harceler les arrières allemands

 

Le rôle de la résistance.

Selon le 21ème groupe d’armées Britannique débarqués en Normandie, l’action de la résistance aurait retardé en moyenne de 48 heures l’arrivée des troupes allemandes envoyées pour rejoindre le front et être au contact des alliées.

Les historiens se sont attachés à essayer de déterminer quelle fut l’importance du rôle militaire de la résistance, en particulier lors de ces débarquements de Normandie (Overlord) puis de Provence (Anvil). Selon :

*                 Les auteurs,

*                 L’accès aux archives qui ne s’est libéré que progressivement,

*                 Le contexte politique qui a évolué en 80 ans depuis les affrontements de la guerre froide,

Il y a une volonté de minorer le rôle militaire et politique de la résistance, volonté qui n’a pas totalement disparu de nos jours !!

La mobilisation de la Résistance française s'effectua dans un contexte de tensions et d'incompréhension entre de Gaulle et les Alliés, entre les Alliés et la Résistance, entre les états-majors londoniens, qu'ils soient alliés ou français, et les formations agissant sur le terrain.

Quel bilan peut-on tirer de l'action de la Résistance à l'été 1944 puis pendant toute la campagne de France ? L'efficacité de la Résistance est difficilement quantifiable. Dans son ouvrage de mémoires intitulé Croisade en Europe, paru en 1949, le général Eisenhower dit des résistants français qu'ils ont "joué un rôle particulièrement important. Ils ont été extrêmement actifs en Bretagne, et, en tous points du front, ils nous ont aidés de mille façons. Sans eux, la libération de la France et la défaite de l'ennemi en Europe occidentale auraient été bien plus longues et nous aurait coûté davantage de pertes et que l’aide apportés par les FFI à la campagne représentait l’équivalent en hommes de quinze divisions et que grâce à leur assistance, la rapidité de notre avancé à travers fut grandement facilitée…". Sans nul doute, les sabotages ont ralenti les communications allemandes et ont produit des résultats que l’effort de guerre aérienne alliée n’avait pas pu obtenir. Sans nul doute, l'activité de harcèlement des maquis et des FFI a plongé la Wehrmacht dans un climat d'insécurité permanent qui a contribué à accélérer sa retraite. Sans nul doute, la Résistance a joué un rôle déterminent dans la libération du territoire national.

 

La SNCF à la libération

 

A la libération, le réseau ferré compte les destructions suivantes :

       3203 ouvrages d'art dont :  2603 ponts-rails, 70 souterrains, 530 passages supérieurs soit, au total, 150 km de brèches.

       4 350 000 m2 de bâtiments atteints, soit près du tiers de la surface totale bâtie de la SNCF et dont 2 680 000 m2 à reconstruire entièrement.

       77 grands dépôts de locomotives atteints gravement sur 144.

       25 gares de triage importantes ravagées sur 40.

       19 grands ateliers de réparation sur 33.

       120 gares à voyageurs touchées sur 330.

 • 3 040 km de voies principales ainsi que 1 830 km de voies de service et 14 000 appareils de voie.

       688 postes de signalisation.

       28 000 km de circuits téléphoniques.

       Sur un parc de 17 058 locomotives à vapeur à la veille des hostilités, la S.N.C.F. n'a pu en dénombrer, en septembre 1944 que 10 500 dont 3 000 seulement étaient en état de marche.

A la même époque, 240 000 wagons étaient présents en France, dont

Seulement 172 000 étaient utilisables, alors que le parc de 1939 s'élevait à 478 000.

       Sur 37 700 voitures à voyageurs et fourgons à bagages en 1939, il n'en restait plus que 16 900 dont 8 000 seulement étaient utilisables.

 

Les cheminots dans la seconde guerre mondiale

 

Le 1er janvier 1938, naît la SNCF, Société Nationale des Chemins de Fer Français, fusion intégrale des grandes compagnies et des deux réseaux de l'Etat et d'Alsace-Lorraine.

 

Avec un effectif de 514 000 cheminots, un réseau de 42 700 km de lignes et un parc de 15 600 locomotives, elle assure la première année de sa création un trafic de 540 millions de voyageurs et de 132 millions de tonnes de marchandises. Mais, à peine créée, elle doit faire face aux besoins

 

de la Nation pour acheminer, dès la mobilisation de 1939, les trains militaires et particulièrement ceux des troupes (8 740 trains) tout en maintenant ses efforts pour transporter les civils et aussi les marchandises nécessaires à la vie du pays. Elle le fera d'ailleurs avec un effectif réduit de 90 000 cheminots mobilisés aux Armées.

 

L'action des cheminots durant la guerre et l'occupation

 

Pendant la phase des combats de 1940, le réseau subira les attaques incessantes de l'aviation, mais il constituera aussi un obstacle matériel à l'avance des troupes ennemies. Profondément attachés à leur patrie, les cheminots, conscients du rôle qu'ils peuvent jouer contre l'appareil militaire allemand, vont, durant l'occupation, tout mettre en œuvre pour le fausser, le dérégler. Sous mille formes, leurs actions de sabotage se succéderont : des détournements de trains militaires aux déraillements volontaires, des destructions d'ouvrages d'art à la détérioration des locomotives. Parallèlement à ces obstructions systématiques visant à désorganiser la machine allemande, les cheminots assureront les transports indispensables au maintien de l'activité du pays.

 

L'année 1944 sera pour les cheminots la plus difficile et la plus dure. A l'aube de la Libération, les arrestations massives, les exécutions, les déportations se multiplient. Les cheminots n'en poursuivront pas moins leurs actions de résistance tout en continuant d'assurer un minimum de service. Ils contribueront grandement, par une paralysie du réseau à la Libération, à retarder les transports de l'ennemi vers les fronts alliés. Mais, durant ces années de lutte, les cheminots auront payé un lourd tribut à la défense de la patrie : 8 938 morts, 15 977 blessés.

 

La reconstruction, a la Libération, le réseau est profondément meurtri et aux trois quarts hors d'usage : 3 203 ouvrages d'art sont détruits, 3 040 km de lignes principales sont inutilisables, 77 grands dépôts de locomotives sur 144 sont gravement endommagés. Il en est de même pour 25 gares de triages sur 40, pour 120 grandes gares de voyageurs sur 330 et il ne reste alors que 3 000 locomotives en état de marche. Ce triste bilan ne décourage pas la corporation. Avec force, les cheminots entreprennent la reconstruction de l'outil de travail : remise en état des voies, des ponts, des installations, récupération et réparation du matériel moteur et du matériel roulant. Ainsi le réseau sera reconstruit dans un temps record et dès 1947, le trafic assuré sera supérieur à celui de 1938 : 649 millions de voyageurs, 141 millions de tonnes de marchandises.

 

L'action, le courage, l'abnégation de son personnel, vaudront à la SNCF de recevoir les hautes distinctions de la Croix de la Légion d'Honneur et de la Croix de Guerre avec palme.

 

 

Limoges

 

Paul Mazy

 Paul Mazy [dit Cluny] Né le 23 août 1909 à Limoges (Haute-Vienne), fusillé par condamnation le 21 novembre 1942 au Mont-Valérien, commune de Suresnes (Seine, Hauts-de-Seine) ; électricien monteur à la SNCF ; militant communiste ; résistant, membre des FTPF.

Il est entré à la Compagnie PO en octobre 1934 en qualité d’ouvrier monteur électricien au service de l’entretien aux ateliers de Paris-Masséna.

En avril 1940, il suit le repli de son service à St-Pierre-des-Corps, alors que sa femme subit l’exode comme huit millions de Français.

En 1941 il adhère au parti communiste clandestin et accepte dans un 1er temps de distribuer des tracts avant de se mettre en retrait par suite des demandes toujours plus pressantes de commettre des sabotages.

Le 9 septembre 1942, trois inspecteurs de la BS1 (police spécialisée dans la traque des « ennemis intérieurs ») se présentent aux ateliers et procèdent à l’interpellation de Paul et de 5 autres cheminots. Leurs identités à tous figuraient sur des documents saisis le 27 septembre au domicile du responsable FTP des équipes de protection de la région Parisienne.

Après un brutal interrogatoire, il est écroué au dépôt quai de l’horloge puis à la Santé, mis le 12 octobre 1942 à la disposition de la Geheimfeldpolizei (GFP) chargée de la lutte contre la Résistance intérieure et extérieure, il est présenté devant le tribunal militaire du « Gross Paris » le 11 novembre 1942 puis condamné à mort pour « appartenance aux francs-tireurs et intelligence avec l’ennemi ».

Malgré l’intervention de la direction de la SNCF pour le sauver, il est fusillé le 21 novembre à Suresnes avec quatre camarades, il fut inhumé au cimetière d’Ivry-sur-Seine.

Paul Mazy a été homologué au titre des Forces françaises combattantes (FFC) d’obédience gaulliste, et Interné résistant.

Le nom de Paul Mazy figure sur une plaque commémorative à la Bourse du Travail de Paris (Xe arr.) avec la mention « Résistance-Fer », ainsi que sur le monument aux morts d’Ivry-sur-Seine ; le conseil municipal donna son nom à la rue où il habitait, rue des Champs-Familiaux.
La mention « Mort pour la France » fut ajoutée à son acte de décès en 1947 ; en qualité de chargé de mission 3e classe, il a été homologué Interné résistant sous-lieutenant des Forces françaises combattantes (FFC) en 1963.

 

 

La libération des camps

 

Il y a 80 ans, la libération des camps et le retour des absents.

Il a fallu attendre le mois d'avril 1945 pour en finir avec le système concentrationnaire que les nazis avaient développé depuis leur arrivée au pouvoir et leur domination sur l'Europe. La fin des camps, rendu possible par l'effondrement de l'armée allemande était l'action conjuguée des armées alliées, fut dramatique.

Rappeler ces faits aujourd'hui reste indispensable si l'on veut comprendre et se souvenir de ce qu'a représenté la déportation.

La journée consacrée au souvenir et à la commémoration de la déportation continue de revêtir une importance particulière. La crise politique actuelle redonne une actualité inattendue aux idées porté par la résistance qui, dans la France occupée, démantelée et pillée, titrait son programme pour la libération des français de la France du beau nom : « les jours heureux ».

Mais en avril 45 la guerre continuait encore et les jours étaient assombris par les révélations apportées par les armées alliées découvrant l'horreur des camps.   

Les troupes soviétiques libèrent le camp d’Auschwitz-Birkenau. Devant l'avancée des troupes soviétiques, les nazis s’efforcèrent de vider les camps et d'effacer les traces des centres d'extermination installés depuis 1942 dans les dans les territoires de l'est, Les déportés évacués des camps arrivèrent dans un état sanitaire épouvantable, au terme d'un périple meurtrier vers les camps de l'ouest. Les bombardements alliés de voies ferrés liés aux camps aggravèrent une situation dont la population du camp fut aussi victime. Les milliers de cadavres et de mourants que les soldats américains et britanniques découvrirent en pénétrant dans les camps mouroirs comme ceux de Bergen-Belsen, d’Ohrdruf, Nordhausen, Buchenwald et Dachau constituaient une vision d'horreur.

Le 11 avril 1945 le camp de Buchenwald est libéré. Paris prépare la commémoration des survivants : d'avril à juin 1945 le retour les 930 000 prisonniers de guerre, 650 000 travailleurs requis 40 000 déportés politiques, résistants et 2 500 déportés juifs,

Le système génocidaire nazi était détruit avec ses idéologues, ses tortionnaire et ses élites économiques à l'égard des populations juives et tsiganes. La discrimination antisémite des nazis était une idéologie qu'il faut encore combattre de nos jours.

« Les souvenirs sont nos forces. Il dissipe les ténèbres, quand la nuit essaie de revenir. Il faut allumer les grandes dates comme on allume les flambeaux ». Victor Hugo.

Robert Baptier président national