La libération de la Corse

 

La Corse occupée du 11 novembre 1942 au 4 octobre 1943, est située dans un théâtre de guerre qui englobe l'Afrique du Nord, l'Italie péninsulaire, et insulaire. Son sort est étroitement lié à l'évolution politique de l'Italie fasciste. La Corse fut libérée grâce à moins de 7 000 officiers et soldats réguliers et 11 700 patriotes. L'opération militaire au nom de code « Vésuve » retiendra l'élan de tout un peuple dressé contre la tyrannie. Les maquisards soutenus par des missions venues de Londres et d’Alger à partir du 15 décembre 1942, cernés dans les réduits montagneux et forestiers, attendent la distribution des armes débarquées par les sous-marins ou parachutées.

 Le sous-marin le « Casabianca » qui a refusé le sabordage est parvenu à sortir de Toulon le 27 novembre 1942, il a réussi six missions clandestines en Corse. A cause de l'isolement insulaire et des pertes dues à la répression, la résistance s'est resserrée entre avril et juillet 1943 autour du mouvement resté le plus fort, le Front national Corse.110 notables sont internés à l'île d’Elbe, la Corse est privée de ses élites, mais la résistance monte en influence. En avril, le général Giraud, alors commandant en chef civil et militaire d’Alger, a chargé Paul Colonna d’Istria de préparer les corses au combat. Il sait que la direction du mouvement est majoritairement communiste.

La situation militaire et politique évolue en Italie : en juillet, après le débarquement en Sicile, Mussolini a perdu le pouvoir. En août des manifestations pour la paix ont lieu dans les grandes villes italiennes. Les Allemands pénètrent en Italie et renforcent leur position en Corse.   

La décision est prise, il y a ordre d'attaquer les Allemands dès l’amorce de l'armistice Italien. L'offensive de l'armée de la libération débute, afin d'intercepter les unités allemandes en pleine débâcle venant de Sardaigne en passant par Bonifacio et Bastia. Sartène est libérée.

Un bataillon américain rejoint les forces françaises pour aider les partisans dans la région de Levie et affronter les troupes allemandes près de Porto-Vecchio libéré. La division Friuli joue un rôle déterminant en libérant Bastia, par le col de San Stefano, puis le col de Téghine, avec la participation des goumiers marocains de l'armée d'Afrique de la France libre. Jusqu'à septembre 1943, l'acheminent massif de matériel et de troupes entre Alger et Ajaccio, repose sur les milliers de goumiers et de tirailleurs marocains, la 10e division de croiseurs légers avec le Fantasque et le Terrible, les croiseurs Jeanne d'Arc et Montcalm, et les torpilleurs Alcyon et Tempête, soutenus par la Royal Air Force et l’United States Air Force.    6 500 hommes sont ainsi envoyés en renfort en Corse pour soutenir les résistants locaux qui tiennent les deux versants de l'île.

La Corse devient le premier département de France métropolitaine libéré.

Le général De Gaulle déclarait à Ajaccio le 8 octobre 1943 « la Corse a la fortune et l'honneur d'être le premier morceau libéré de la France ».

Après la libération de la Corse près de 30 000 corses sont allés en Algérie pour participer au débarquement de Provence du 15 août 1944. Il faut également noter que la Corse est l'île des justes, c'est le seul département dans lequel il n'a pas été procédé à la déportation de juifs.

Le secrétariat national