Le chant des Marais

Cette chanson des soldats du marécage est l’adaptation en français d’un chant allemand composé en 1933 à la suite de l’incendie du Reichstag, par trois prisonniers communistes du camp de concentration, pour détenus politiques, de Börgermoor en Basse Saxe.

Le chant n’est pas né de la tradition concentrationnaire mais plutôt de celles qui les autorisaient, des activités culturelles sur leur « temps libre » du dimanche, lorsqu’il leur restait encore des forces.

Le chant, destiné à être chanté en présence des gardiens et des SS, procédait de la volonté des détenus de rendre compte de leurs conditions et de l’isolement et le refrain qui évoque le travail d’asséchement des marais et d’extraction de la tourbe, des violences subies, les cris, les coups et les larmes, mais aussi de leur espoir d’être libérés.

Puis ce chant se répandit en Allemagne, d’un camp de concentration à l’autre puis en Pologne occupée et finit par atteindre le camp d’Auschwitz - Birkenau.

Il fut adapté en différentes langues. Les paroles très fortes incarnent l’internement la violence des hommes, mais la fin de ce chant finit par une note optimiste car le printemps refleurira et la liberté chérie alors je dirai « tu es à moi ».

Aussi c’est vrai que ce chant traduit la tristesse des détenus mais aussi l’espoir où nous pourrons sans cesse aimer, aimer.

Annette Colas